Sortie improvisée sous la pluie : 69 km de liberté dans les Monts du Lyonnais

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Je pars rouler avec mon Diverge, sans plan précis, juste une envie : profiter de l’air frais d’automne. Direction la Croix Humbert par Savigny. Le début de l’ascension est baigné d’une lumière dorée, le soleil perce entre les branches, révélant les teintes rousses et cuivrées des sous-bois. La température est idéale : les jambières font leur travail, tout comme ma mini doudoune sans manche que je garde entrouverte pour laisser passer l’air.

Cret d’arjoux ©Gelo

Avant Ancy, le ciel devient plus brumeux. Les couleurs changent, plus sourdes, plus mates. Juste avant d’atteindre le sommet, une pluie fine commence à tomber. Je m’arrête pour enfiler mon coupe-vent POC, il était temps. En quelques minutes, la route devient brillante, les feuilles collent au bitume, et je sens que la météo ne sera pas aussi clémente que prévue.

D642 ©Gelo

Arrivé à la Croix, je regarde rapidement la google maps pour improviser la suite. Mon idée : descendre sur Saint-Forgeux, grimper jusqu’au col des Cassettes, puis revenir par la vallée d’Azergues. Mais en observant le col des Sauvages au loin noyés sous la pluie, je change de plan. Vers l’ouest, le ciel paraît plus clair. Nouveau cap : Saint-Laurent-de-Chamousset, Sainte-Foy-l’Argentière, puis Yzeron.

Je ne sais pas combien de kilomètres cela représente, ni si j’arriverai avant 17h (pour un impératif), mais peu importe : j’aime ces moments d’incertitude.

Rapidement, je réalise que la pluie n’a pas l’intention de s’arrêter. Heureusement, mes lunettes Sutro me protègent bien et me permettent d’y voir clair malgré les gouttes. Mes pieds, en revanche, sont trempés, et le froid s’installe. À cette altitude, la température a chuté autour de 7 °C.

Je repense à mes oublis du matin :
1️⃣ ne pas avoir vérifié la météo avant de partir ;
2️⃣ avoir laissé mes surchaussures néoprène à la maison ;
3️⃣ porter mes gants d’été au lieu des Gore ;
4️⃣ avoir oublié le tour de cou.

Rien de dramatique, mais ça s’ajoute. L’expérience parle : respirer, avancer, ne pas se laisser gagner par le froid.

Entre Saint-Laurent et Sainte-Foy, la pluie s’arrête enfin. J’entame la montée vers Saint-Genis-l’Argentière sans trop traîner. L’heure tourne, mais j’évite la vallée de la Brévenne, trop fréquentée. Bien m’en prend : le soleil revient, et le ciel bleu perce de nouveau. Les arbres s’enflamment sous la lumière du soir. C’est cette golden hour que j’attendais sans le savoir.

Vue depuis Montromant en montant la croix de Pars ©Gelo

Je passe Montromant, puis continue jusqu’à la Croix de Part (811 m). Le décor est magnifique, mais mes pieds sont presque gelés. Les chaussettes trempées n’aident pas. Je desserre mes chaussures, bouge mes orteils pour réactiver la circulation. Je relance en danseuse au-dessus d’Yzeron, en direction de Malval. Ça ne réchauffe pas vraiment, mais l’esprit prend le dessus.

En haut de Malval, le coucher de soleil embrase les collines. Malgré la fatigue, malgré le froid, je ressens cette gratitude simple : être là, dehors, à ma place.

À la Luère, je relance dans la descente, traverse Chevinay à vive allure, puis rentre enfin à la maison. Je fonce sous la douche. L’eau tiède d’abord apaise, puis la chaleur réveille mes pieds engourdis, la brûlure du sang qui revient.

Enfilé dans mes chaussons, je repense à cette sortie : 69 km, 1294 m de D+, un mélange parfait d’imprévu, d’effort, de nature et de liberté.

Equipement emporté:

Equipement oublié:

A la maison


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