Récit: Vélodyssée avec 2 enfants

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L’été dernier, nous avons décidé de partir à l’aventure en famille sur la Vélodyssée, aussi appelée Atlantic Coast Route ou EuroVélo1. Elle part de Bretagne et descend jusqu’aux pays basques en longeant l’océan sur 1300km.

Nous avons parcouru à vélo 230 kilomètres qui séparent Biganos, sur le bassin d’Arcachon, de Bayonne. Pendant sept jours, nous avons sillonné la côte Atlantique, traversant forêts de pins, dunes et villages de surfeurs, à la découverte de paysages grandioses et d’expériences uniques.

Avec nos vélos chargés de sacoches, nous nous sommes lancés dans cette aventure de bikepacking, entre efforts, émerveillements et imprévus. Chaque jour a été une nouvelle étape, avec ses défis et ses récompenses, ses rencontres et ses moments de détente bien mérités. Ce récit détaillé retrace notre voyage, jour après jour, au fil des pistes cyclables de la côte landaise, jusqu’à notre arrivée à Bayonne.

Voies vertes velodyssee
© Gérald Karsznia

1er jour: 27km en 1h57

Nous avons pris la route en voiture depuis Lyon et sommes arrivés à Biganos en début d’après-midi. À 15h30, après avoir soigneusement chargé toutes les sacoches sur mon vélo et celui de ma compagne, ainsi que deux légères sur le vélo 20 pouces de mon fils aîné, nous étions enfin prêts à nous élancer sur la Vélodyssée. Un léger stress nous accompagnait : l’excitation du départ et la nécessité de s’habituer à rouler prudemment avec les enfants sur la voie verte, en partageant l’espace avec les autres usagers. Mais l’enthousiasme de débuter cette aventure en famille prenait largement le dessus.

Vélodyssée monture
© Gérald Karsznia

Le temps était idéal, avec une température agréable d’environ 30 degrés. Après 45 minutes de pédalage, nous avons fait notre première pause sous les pins, profitant de l’ombre et du calme avant de reprendre la route. Notre itinéraire, minutieusement préparé en m’inspirant de la trace officielle, nous guidait vers les campings réservés pour chaque étape.

Après deux heures d’effort, la silhouette majestueuse de la dune du Pilat est apparue au loin. L’incendie de l’année précédente avait dégagé la vue, permettant d’apercevoir l’immensité de la dune bien plus tôt qu’auparavant, lorsque les pins masquaient le paysage. La piste s’élevait légèrement, et avec le poids des bagages, l’effort devenait plus intense, particulièrement pour mon aîné, du haut de ses huit ans. Mais l’excitation de rejoindre notre premier camping, niché au pied de la dune, nous poussait à avancer avec entrain.

Vélodyssée dune du pyla
© Gérald Karsznia

À notre arrivée, je suis passé à la réception pour récupérer nos bracelets et l’emplacement. Nos deux tentes allaient être installées à seulement un mètre du sable, un cadre exceptionnel. Rapidement, nous avons monté notre campement avant de filer vers la piscine pour une baignade bien méritée.

Vélodyssée dune du pyla camping
© Gérald Karsznia
sud dune pyla
© Gérald Karsznia
Dune du pyla sunset
© Gérald Karsznia

La soirée s’est poursuivie par une marche inoubliable sur la dune, jusqu’à l’océan. Le spectacle était époustouflant : le sable doré, la lumière du soir caressant les vagues, une vue à couper le souffle. Pour clôturer cette première journée d’aventure, nous nous sommes attablés à la terrasse du restaurant du camping, savourant ce moment de détente avant notre première nuit sous la tente, bercés par la douceur du plein air et l’excitation des jours à venir.

2ème jour: 53km en 4h

Reveil dune pyla
© Gérald Karsznia

Nous avons commencé cette deuxième journée en rangeant nos affaires et en chargeant nos vélos. Une famille en camping-car, intriguée par notre aventure, nous a demandé combien de kilomètres nous parcourions, y compris mon fils de cinq ans. Impressionnés, ils nous ont encouragés. À côté, un jeune couple sous tente observait discrètement, semblant tout aussi admiratif.

Vélodyssée break
© Gérald Karsznia

Je charge la trace sur mon GPS Garmin, bien que la piste verte soit unique et facile à suivre à ce stade. Le ciel est légèrement nuageux, mais cela n’entame en rien la beauté des paysages que nous traversons. La piste comporte plusieurs montées exigeantes en raison du poids des vélos, qui mettent notre endurance à l’épreuve. Malgré la fatigue qui s’accumule, nous poussons jusqu’au lac de Léon et trouvons un magnifique spot pour notre pause déjeuner : une table haute avec une vue imprenable sur l’étang de Cazaux.

Vélodyssée 8 ans sacoches
© Gérald Karsznia

Requinqués, nous reprenons la route en direction de notre camping à Gaste. À notre arrivée, nous découvrons une piscine équipée de deux toboggans : un vrai paradis pour les enfants qui s’en donnent à cœur joie. Le cadre est parfait, et nous profitons pleinement d’une table de pique-nique pour préparer un repas simple mais réconfortant.

Nos voisins de tente partagent notre aventure sur la Vélodyssée, mais avec une particularité impressionnante : le père la parcourt en courant, étant un ultratraileur aguerri. D’autres voyageurs ayant également choisi cet itinéraire décident de faire une halte prolongée ici, restant deux nuits avant de reprendre leur périple.

Vélodyssée tentes camping
© Gérald Karsznia

Ainsi s’achève cette deuxième journée, riche en rencontres et en découvertes, avec l’excitation intacte pour la suite de notre voyage à vélo.

3ème jour: 22,5km en 1h40

Nous avons commencé cette troisième journée avec un bon petit-déjeuner de pancakes cuit sur ma poele en titane, suivi du rangement du campement et de la vaisselle. Nous décidons ensuite de déjeuner dans un petit snack avant de reprendre la route. La gérante, débordée, met du temps à nous servir, mais cela ne nous dérange pas : l’étape du jour est courte.

Vélodyssée pancake
© Gérald Karsznia

Nous rejoignons rapidement notre camping à Mimizan. Seul le dernier kilomètre nous donne du fil à retordre, la piste devenant sablonneuse en pleine forêt. Une fois installés, nous profitons d’une baignade rafraîchissante dans la piscine avant de nous doucher.

Le soir, le camping organise une soirée paella suivie d’un quiz. L’ambiance est conviviale et détendue, avec peu de campeurs mais une belle mixité sociale. Une fin de journée simple et agréable, idéale pour se reposer avant la prochaine étape de notre périple.

4ème jour: 56,6km en 3h56

La journée que je redoutais tant est enfin arrivée. Lors de la réservation des campings, j’avais eu beaucoup de mal à en trouver un de libre avec piscine, le mois d’août étant très prisé. Cela nous oblige donc à parcourir une distance plus importante aujourd’hui.

Nous partons tôt pour couvrir un maximum de kilomètres le matin. La pause déjeuner se fait à Contis, une ville de surfeurs dont j’apprécie tout particulièrement l’atmosphère. Nous nous installons au Surfing House, où le service est impeccable. Les enfants s’amusent à dessiner sur les sets de table en papier fournis avec des feutres. Depuis la terrasse du premier étage, nous profitons d’une vue sur les vélos, l’océan au loin et le phare de l’autre côté. Nous mangeons et buvons sans modération avant de reprendre la route.

Vélodyssée Contis
© Gérald Karsznia

Une halte s’impose au phare de Contis. Le ciel bleu est revenu, et nous montons jusqu’au sommet, offrant une vue imprenable sur la forêt landaise et les immenses plages de sable. C’est un moment magique, mais il est temps de repartir.

Vue Phare Contis Vélodyssée
© Gérald Karsznia
Phare Contis Vélodyssée
© Gérald Karsznia

La veille, j’avais trouvé un camping plus proche, mais à quelques kilomètres à vol d’oiseau, je me rends compte que l’itinéraire emprunte une piste forestière impraticable pour nous. Dégouté, je décide de faire demi-tour, ramenant tout le monde à au camping quelques kilomètre en amont, qui était finalement complet. J’espère qu’on pourra tout de même s’y installer, mais on nous refuse l’accès. La frustration monte : aucune solution ne se présente, et personne ne peut nous aider. Heureusement, les enfants ne sont pas trop fatigués, malgré la chute de mon plus petit fils qui arbore plusieurs pansements.

La route alternative est impossible : trop pentue et sans piste cyclable, elle serait trop dangereuse avec les enfants. Nous demandons alors à des marcheuses si la piste est pratiquable, et elles proposent de voir avec le garde forestier. Celui-ci nous recommande de contourner par la voie verte. C’est plus long, mais plus praticable.

bikepacking Vélodyssée
© Gérald Karsznia

Après cette épreuve, nous arrivons finalement au camping réservé à Léon. Ce n’est pas le grand luxe, mais après une journée à vélo, nous sommes heureux d’y être. L’emplacement qui nous est attribué est déjà occupé par des vélotouristes. Une voisine en caravane nous propose alors de nous installer sur l’emplacement voisin, vide. La gérante, un peu débordée, accepte. J’avais pris un emplacement avec électricité, mais sans adaptateur. Heureusement, un voisin nous en prête un. Nous le remercions chaleureusement avant d’aller nous baigner.

Les enfants profitent aussi du château gonflable et se font de nouveaux copains. Le soir, un cochon à la broche est prévu. Arrivés tard, nous peinons à trouver une place assise, mais en un clin d’œil, une table et un banc nous sont installés. Le service est débordé, mais peu importe : nous n’avons ni l’envie ni l’énergie de cuisiner.

La soirée se termine avec une animation DJ. Les enfants continuent de jouer avec leurs nouveaux amis, mais nous ne tardons pas trop à aller nous reposer. Une nouvelle journée nous attend demain, et nous avons bien mérité quelques heures de sommeil.

5ème jour: 25,6km en 1h49

La journée commence tranquille. Ce matin-là, nous ne partons pas trop loin, juste jusqu’à Messanges. Le soleil brille dans un ciel d’un bleu éclatant et l’air est doux, agréable. La piste cyclable est calme, presque déserte, et nous filons sur nos vélos sans effort. Tout est parfait, et en peu de temps, nous arrivons au camping suivant, situé à proximité du Vieux-Boucau.

Vélodyssée voie verte
© Gérald Karsznia

Ce camping est idéalement situé, en bordure de l’Eurovelo, avec des emplacements spécialement réservés pour les vélos, ce qui nous permet de poser nos affaires rapidement. Alors que nous nous installons, une autre famille arrive à vélo, partageant la même tranquillité et la même liberté que nous.

Après avoir monté notre campement, l’envie nous prend de partir à pied en direction de l’océan. La chaleur commence à se faire sentir, mais c’est agréable. Nous nous arrêtons en chemin pour prendre des glaces, histoire de profiter de ce moment de douceur. La plage est superbe, l’océan est là, imposant, avec de grosses vagues qui se brisent contre le sable. Bien sûr, l’appel de l’eau est irrésistible, et nous nous lançons dans la baignade, défiant les vagues puissantes.

Après avoir profité de la plage, nous reprenons notre marche, cette fois-ci en direction du camping. Quelques courses s’imposent, et nous nous arrêtons dans une petite boutique avant de rentrer. La soirée commence à tomber, et après avoir mangé au camping, c’est l’heure des douches. Tout est simple et agréable.

Plus tard dans la soirée, nous avons la chance de découvrir un groupe de rock qui joue sur une petite scène à proximité. Ce sont des anciens, un peu dans le style des bikers, mais leur musique est excellente. Ils jouent avec une énergie folle et nous nous laissons emporter par les rythmes puissants et les riffs de guitare. La soirée se termine sur cette note joyeuse, nous rentrons à notre emplacement, fatigués mais heureux, prêts à profiter à nouveau de cette belle aventure.

6ème jour: 21,3km en 1h40

Le dernier pliage de la tente est toujours un moment particulier, un mélange de satisfaction et d’un petit pincement au cœur. Nous sommes prêts à partir pour une nouvelle étape de notre aventure, cette fois vers Capbreton. Tout en roulant, je lance la musique sur mon téléphone. C’est un geste simple, mais qui fait toute la différence. Les morceaux rythment nos coups de pédales, et ça motive, ça donne de l’énergie pour la suite.

Nous traversons Hossegor, et c’est une véritable découverte. Les villas, superbes, s’étendent tout le long de la route. C’est un endroit incroyable, presque irréel, avec de grandes maisons blanches et des jardins luxuriants, tout semble parfaitement ordonné. Le paysage est à couper le souffle.

Il est 14h et la chaleur devient insupportable. Le thermomètre dépasse les 40°C, et chaque rayon de soleil semble plus brûlant que le précédent. Enfin, nous arrivons à Capbreton, et la maison où nous passerons la nuit nous accueille avec une fraîcheur bienvenue. Notre hôte, une dame d’un certain âge, est charmante et attentionnée. Elle nous propose aussitôt de l’eau bien fraîche et des glaçons pour nous soulager de la chaleur accablante. Nous nous installons rapidement dans la maison, posons nos affaires, et nous sentons tout de suite chez nous.

Après un petit moment de répit, nous décidons d’aller à la plage. L’océan est proche, et nous nous y rendons à pied. L’air est plus léger ici, et les vagues, bien plus douces, invitent à la baignade sans danger. Le contraste avec les vagues puissantes de la veille est appréciable.

Vélodyssée plage 2
© Gérald Karsznia

Nous rentrons ensuite à la maison, où notre chambre, climatisée, nous attend. C’est un vrai soulagement. Nous profitons d’une douche dans une salle de bain impeccable, propre et moderne. Tout est fait pour qu’on se sente bien, comme à la maison.

Le soir tombe et, après un peu de repos, nous retournons à la plage pour un pique-nique au coucher du soleil. Les couleurs dans le ciel sont sublimes, et la chaleur de la journée laisse place à une brise douce. Le moment est parfait. Nous savourons ce repas simple mais délicieux, avec la mer en toile de fond et les derniers rayons du soleil qui se dissipent lentement. C’est une soirée calme, sereine, et la fin d’une journée bien remplie.

Vélodyssée sunset
© Gérald Karsznia

7ème jour: 25km en 1h55

Le retour en train s’annonce sous un ciel de plomb. La chaleur est suffocante, plus de 40°C, et l’atmosphère dans la gare est presque irrespirable. Nous décidons de faire une pause à Tarnos, dans un petit restaurant géré par des jeunes qui travaillent ensemble dans une SCOP. L’endroit est simple, mais chaleureux, et l’accueil est agréable. On s’installe, un peu soulagés de cette petite pause qui nous permet de respirer un peu.

Mais l’anxiété ne tarde pas à revenir : il nous manque quelque chose. Je réalise que mes lunettes de vue ont disparu, et c’est un moment de panique. Après un aller-retour dans la chaleur écrasante, je retourne chercher mes lunettes, qui, bien entendu, étaient en fait dans la sacoche. Un moment de stress pour rien, mais qui nous fait encore un peu perdre patience avec cette chaleur écrasante.

Ensuite, c’est le stress du train. On scrute l’horaire, impatient de quitter cette chaleur suffocante, mais la situation ne fait qu’empirer : le train que l’on attend a un retard de plus d’une heure et demie. L’attente est interminable, et chaque minute qui passe semble encore plus lourde que la précédente. Finalement, on monte à bord, et le soulagement est là, même si on se rend vite compte que le voyage sera encore long et que la chaleur à l’intérieur du train est loin d’être mieux.

Après ce périple, nous arrivons enfin à Biganos. La chaleur est toujours aussi intense, mais l’air semble un peu plus respirable. Je mets les vélos sur le porte-vélos et, avec un soupir de soulagement, nous reprenons la route, direction Andernos. Là, nous comptons nous poser quelques jours. Après cette journée un peu chaotique, nous pouvons enfin souffler et profiter de ce coin tranquille.

Matériel emporté

Pour ce parcours, j’ai utilisé des sacoches cavalières sur 3 vélos dont celui de mon fils de 8 ans dans lesquelles je n’ai mis que des affaires légères comme des vêtements. Les sacoches cavalières de madame pour ses vêtements, son duvet, tapis de sol. Mes sacoches cavalières pour la matériel de cuisine, mes vêtements de rechange, mon duvet, tapis de sol.

materiel cuisine
© Gérald Karsznia
sacoches cavalieres
© Gérald Karsznia

Une sacoche de cadre full frame pour des choses faciles d’acces comme de l’eau, des petites courses, lunettes de soleil, appareil photo. Une sacoche top tube pour des barres énergétiques, mes papiers, des outils de réparation vélo. J’ai également ajouté 2 sacoches sur ma fourche (jaunes) pour mettre les duvets des enfants et des vêtements.

Vélodyssée pause 2
© Gérald Karsznia

Enfin, les 2 tentes étaient sanglées sur les sacoches cavalières.

tentes
© Gérald Karsznia

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